La Cigogne Blanche (Ciconia ciconia)
Grand échassier pouvant atteindre plus d’un mètre de hauteur, j’arbore un plumage blanc au corps et noir au bout de mes ailes. Je suis aussi reconnaissable à mes longues pattes rouge-orangé, assorties à mon bec droit et pointu.
Occupant les zones marécageuses et les prairies humides, je suis très opportuniste dans mon régime alimentaire. Je mange beaucoup d’insectes aquatiques, de courtilières et plus occasionnellement quelques amphibiens et micromammifères. Depuis leur introduction par l’espèce humaine dans les années 1970, je me nourris en grande partie d’écrevisses américaines. Ce sont les mêmes qui colonisent les marais de Loire-Atlantique au détriment de la biodiversité locale.
De retour de migration autour du mois de février, j’installe mon nid en hauteur, perché en haut d’un mât ou d’un poteau électrique. Je le construis avec de multiples branchages ainsi que des matériaux tendres et je ponds généralement entre 2 et 6 œufs que je couve pendant un bon mois ! D’ailleurs, ce sont les deux partenaires qui se partagent la tâche ! Si la saison et la ressource alimentaire le permettent, toute la couvée s’envole presque deux mois après l’éclosion !
J’étais rarement observée dans le département avant les années 1980, mais depuis j’ai été favorisée par l’installation de nids artificiels autour des zones marécageuses. Il s’agit de plateformes surélevées en haut d’un mât qui servent également à éviter la construction de nids sur les poteaux électriques (celles-ci entrainant des coupures de courant ou des électrocutions accidentelles pour les oiseaux). L’immigration des populations de mon espèce depuis l’Espagne, la Suisse et les Pays-Bas a également contribué à l’augmentation de ma démographie. Trente ans plus tard, on recense 182 nids sur toute la Loire-Atlantique !
Je passe mes hivers en Afrique sahélienne où ma survie dépend notamment des quantités de pluie et aussi en Espagne sur les décharges à ciel ouvert. Ces décharges, pour la plupart illégales, ont vocation à être fermées dans les années à venir. Cela, ainsi que le changement climatique et la régression des zones de marais autour des sites de nidification pourraient avoir des conséquences importantes sur la survie des individus et la tailles de mes populations en Europe ! La préservation des zones humides est donc l’un des enjeux forts pour ma conservation !
On m’observe souvent tournoyer dans le ciel, où je peux m’élever jusqu’à 5000 mètres d’altitude grâce aux ascendances thermiques ! On m’a déjà observée sur plusieurs endroits de la commune en vol plané ou à me nourrir sur des prairies humides près du marais de Goulaine. D’ailleurs, j’ai tenté une reproduction sur le marais l’année dernière en 2022, mais malheureusement ça n’a pas tenu… Je retenterai surement le coup un jour alors soyez attentifs ! Si vous me trouvez sur la commune, n’hésitez pas à transmettre votre observation : biodiversite@mairie-lachapelleheulin.fr.
- Groupe Ornithologique de Loire-Atlantique.1992. Les Oiseaux de Loire-Atlantique : du XIXème siècle à nos jours. La Comtemporaine. p63
- Barbraud, C., Barbraud, J.-C. & Barbraud, M. 1999. Population dynamics of the White Stork Ciconia ciconia in western France. Ibis 141: 469-479.
- Saether, B.-E., Grøtan, V., Tryjanowski, P, Barbraud, C., Engen, S & Fulin, M. 2006. Climate and spatio-temporal variation in the population dynamics of a long-distance migrant, the white stork. Journal of Animal Ecology 75: 80-90.
- Ouest-France. 20/05/2019. Vue. L’envolée de la population de cigognes blanches. https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/vue-44640/vue-l-envolee-de-la-population-de-cigognes-blanches-6358550 . Consultation le 31/05/2023
- Dugué, H. & BOUCHER, C. ACROLA. « Les Cigognes En Loire-Atlantique ». https://www.acrola.fr/cigognes/ . Consultation le 31/05/2023