Il est composé du four, de sa rampe d’accès, de la maison du contremaître agrémentée d’un jardin clos.

Cet ensemble a été édifié vers 1825 à l’initiative de Jacques Vidie, un homme d’affaires nantais. En 1833, le négociant en chaux Victor Duhoux reprend l’exploitation du four.

A cette époque, les ingénieurs agronomes découvrent que l’utilisation de la chaux permet de fertiliser les terres trop acides. De cette découverte naît, au milieu du XIXe siècle, une généralisation de l’amendement par le chaulage. Ainsi les fours à chaux se multiplient et la production de chaux s’industrialise.

Le port du Montru était un véritable lieu d’échange et de commerce : l’approvisionnement de la pierre calcaire de Liré ainsi que du charbon de terre de Mouzeil se faisait par le biais de la navigation sur le marais de Goulaine et sur la Loire.

« De toutes parts les cultivateurs arrivaient en foule au village du Montru, de la Vendée, de Maine-et-Loire même, on se dirigeait vers la Chapelle-Heulin et les commerçants du bourg trouvaient dans cette affluence un débouché de plus pour leurs marchandises ».

Cependant, entre 1854 et 1856, des vannes sont construites pour permettre de réguler le débit de la Goulaine et de mieux contrôler le niveau de l’eau en fonction des saisons et des besoins. De fait, la digue de la Divatte ainsi que les ouvrages du pont de l’Ouen, d’Embreil et de Basse-Goulaine viennent mettre fin aux échanges commerciaux. Cette liaison coupée, le four à chaux a cessé de fonctionner vers 1860.

Le four à chaux est le dernier témoin de cette activité et de la navigation sur le marais au XIXe siècle. Il s’agit du seul four à chaux très bien conservé sur le territoire du Pays du Vignoble Nantais.

Le Four à Chaux vers 1900

Le four à chaux du Montru est un four à combustion continue qui fonctionnait à la belle saison, sans interruption.

Il est composé d’une grande tour de section circulaire d’environ 11 mètres de haut. Celle-ci est dotée d’une paroi épaisse et recouverte de briques réfractaires en son intérieur.

A l’aide de charrettes, les ouvriers montaient les matériaux jusqu’en haut du four où se trouve l’ouverture dite « gueulard ». Ils chargeaient le four par succession alternative de couches de pierres calcaires et de charbon. Ensuite, ils allumaient les fagots en bas du four permettant au feu d’atteindre le charbon qui chauffait les pierres.

La partie inférieure possède trois ébraisoirs qui permettaient d’accéder aux gueules de défournement afin de récupérer les blocs de chaux « cuits » à 1 000 ° C. Les pierres mettaient environ trois à quatre jours pour aller du haut jusqu’en bas du four.

Ce patrimoine industriel est rare sur cette partie du Département, en sud Loire. C’est ce qui a motivé son acquisition par la Commune fin 2018 afin de le sortir de l’oubli et de le mettre en valeur.

Une 1ère phase de travaux a été réalisée en 2020 pour la rénovation de la cheminée du four à chaux et partie haute de la rampe d’accès. Vous pouvez constater le avant/après :

La cheminée et la partie haute de la rampe d’accès ont été rénovées. Une levée de terre permet aujourd’hui d’accéder à pied en haut de la cheminée. Cet accès n’est cependant pas sécurisé.

 

Sélectionné par la Mission Bern en 2019, le four à chaux du Montru témoigne d’une industrie florissante au XIXe siècle, au cœur du vignoble Nantais.

VIDÉO AÉRIENNE DU FOUR À CHAUX

Une vidéo avec drone du four à chaux a été diffusée lors de la cérémonie des vœux du 12 janvier dernier. Survolez cet édifice vieux de près de 200 ans et admirez les paysages du site du Montru avec sa forêt et ses Marais à perte de vue. La lumière y est splendide. Merci à Édouard Errante pour ce film remarquable et cette balade superbe en musique.

La restauration du four à chaux de Montru est dévoilée dans une toute nouvelle vidéo.

Cette conférence du 13 novembre 2021, sur le four à chaux du Montru, est animée par Jean-Pierre MAILLARD.

Pépites Magasine a fait une vidéo sur le four à chaux du Montru.

Le samedi 14 octobre, le projet de restauration du Four à Chaux de La Chapelle-Heulin recevait le 1er prix « sauvegarde » de la part de la Fondation du Patrimoine.

Un jury composé de 14 professionnels indépendants a décidé de récompenser la superbe restauration du Four à Chaux sur les 25 projets désignés à concourir.

La cérémonie se tenait à Saint-Nazaire devant un large parterre d’invités et c’est avec une certaine émotion que Jean TEURNIER s’est vu remettre le 1er prix avec en prime une récompense de 12 000 euros. 

Il a ensuite remercié l’ensemble des contributeurs au déroulement de ce projet de longue date, l’association des amis du Four à Chaux, les services municipaux, l’architecte, les entreprises intervenantes, etc.

La restauration n’est pas encore finie, mais ce prix vient conforter les choix faits depuis le départ sur ce patrimoine si important pour le rayonnement de notre commune et qui doit faire la fierté des heulinois.es!